Le châtaignier Dinan

Le châtaignier Dinan est une variété développée dans la région de Bretagne au XXᵉ siècle, sélectionnée pour sa rusticité au climat frais et humide. Il produit des châtaignes de gros calibre, avec une peau lisse et brillante, d’un brun rouge caractéristique, et une saveur sucrée et légèrement noisettée.

Ce châtaignier local a été valorisé dans les vergers familiaux autour de Dinan pour sa capacité à résister au chancre, aux sols acides et à son adaptation aux hivers doux bretons.

Le châtaignier Dinan Dinan n’est pas autofertile : la plantation de variétés complémentaires telles que Comballe, Bouche rouge ou Précoce Migoule améliore la pollinisation et donc la productivité.

Le Châtaignier à Travers les Âges

Le châtaignier (Castanea sativa) vient d’Asie Mineure. Les Grecs l’ont probablement introduit en Europe il y a environ 3 000 ans, puis les Romains l’ont largement diffusé à travers leur empire. Ils appréciaient autant ses fruits nourrissants que son bois durable. Au Moyen Âge, les populations l’ont élevé au rang d’arbre nourricier majeur, notamment dans les régions de montagne pauvres en céréales comme l’Ardèche, la Corse ou le Massif central. On appelait d’ailleurs la châtaigne le pain du pauvre, en disant que « le châtaignier nourrit l’homme, l’animal et la terre ».

Du XVe au XIXe siècle, les agriculteurs plantent des châtaigneraies sur de vastes surfaces, qui structurent alors les paysages ruraux. Ils consomment la châtaigne bouillie, séchée ou transformée en farine. Les artisans utilisent le bois, naturellement imputrescible, pour construire charpentes, piquets, tonneaux ou meubles.

À partir du XXe siècle, l’exode rural, les maladies (comme l’encre et le chancre), ainsi que la concurrence du blé provoquent le déclin progressif des vergers. Mais depuis quelques décennies, les castanéiculteurs ravivent la culture du châtaignier, en redécouvrant les variétés locales — comme le Marron de Redon — et en valorisant les produits traditionnels et bio.

Aujourd’hui, le châtaignier incarne à la fois un arbre patrimonial, écologique et nourricier. Il symbolise le lien vivant entre l’homme et la forêt