Le poirier Beurré Hardy

Origines et histoires

Le poirier Beurré Hardy est une variété ancienne française, sélectionnée au début du XIXe siècle par M. Bonnet, directeur du jardin horticole du Luxembourg à Paris. Elle a été nommée en hommage à Monsieur Hardy, un agronome renommé de l’époque.
Rapidement appréciée pour ses qualités gustatives exceptionnelles, elle s’est imposée dans de nombreux vergers français et européens. Aujourd’hui encore, elle est très recherchée pour sa chair fondante, son parfum délicat et son caractère rustique.

Très appréciée en fin d’été, la poire Beurré Hardy arrive à maturité généralement entre fin août et mi-septembre, selon les régions. Elle annonce les grandes poires d’automne par sa richesse aromatique et sa texture fondante.

Visuellement, ses fruits présentent une peau vert bronze à brun-roux, souvent recouverte de roussissures. À maturité, la chair devient fine et juteuse, d’un blanc ivoire, très parfumée, avec des notes florales et musquées.
Le terme « Beurré » désigne une famille de poires caractérisées par une chair particulièrement fondante.

Le poirier Beurré Hardy est autostérile : il nécessite la présence d’un autre poirier compatible à proximité pour fructifier correctement. Parmi les bons pollinisateurs, on retrouve notamment les variétés Williams, Conférence ou Doyenné du Comice.

Histoire du poirier à travers les âges

Le poirier appartient à la famille des Rosacées. Il est originaire des régions tempérées d’Europe et d’Asie occidentale. Le monde compte entre 3 000 et 5 000 variétés. Avant sa domestication, les populations néolithiques consommaient déjà des poires sauvages. Des vestiges le prouvent.

En Chine, les habitants cultivent les poires depuis environ 2000 av. J.-C. Ils les utilisent en médecine traditionnelle pour leurs effets anti-inflammatoires, diurétiques et apaisants. Dans l’Antiquité grecque, Homère évoque le poirier dans l’Odyssée, présentant les fruits comme un cadeau des dieux. À cette époque, on consommait les poires uniquement cuites, car elles étaient indigestes crues.

À partir de la Renaissance, surtout sous Louis XIV, les agriculteurs ont travaillé l’hybridation et la sélection intensive. Ils ont ainsi obtenu des variétés savoureuses, bonnes à manger crues. Sous l’Ancien Régime, les poires constituaient un fruit de prestige, réservé à la noblesse et à la bourgeoisie. Les classes populaires se contentaient de pommes. Cette différence sociale a disparu après la Révolution française.