Le poirier Doyenné du Comice

Origines et histoires

Le poirier Doyenné du Comice est une ancienne variété française née dans le jardin horticole du Comice à Angers, au début des années 1840. Le premier arbre fructifia en 1848, et une sélection stricte fixa la variété dès 1849. Elle se diffusa via le catalogue de Leroy dès 1851, atteignit les États‑Unis en 1852, puis gagna l’Angleterre et l’Allemagne. Présentée aux congrès pomologiques de 1856‑58, elle fut officiellement adoptée en 1858. En 1894, le Journal d’Horticulture de Londres l’érigea en « meilleure poire du monde ». Encore aujourd’hui, sa chair fine, fondante et ses arômes délicats en font une variété très prisée.

Visuellement, ses fruits sont volumineux et trapus, avec une peau jaune‑citron à jaune‑paille, parfois ornée d’un léger blush rosé ou de roussissures. À maturité, la chair est blanche, très fine, fondante, extrêmement juteuse et très parfumée.

La Doyenné du Comice est généralement récoltée de fin septembre à début octobre, selon les régions.

Histoire du poirier à travers les âges

Le poirier Doyenné du Comice est autostérile : il nécessite la présence d’un autre poirier compatible à proximité, comme Williams, Beurré Hardy, Conférence.

Le poirier appartient à la famille des Rosacées. Il est originaire des régions tempérées d’Europe et d’Asie occidentale. Le monde compte entre 3 000 et 5 000 variétés. Avant sa domestication, les populations néolithiques consommaient déjà des poires sauvages. Des vestiges le prouvent.

En Chine, les habitants cultivent les poires depuis environ 2000 av. J.-C. Ils les utilisent en médecine traditionnelle pour leurs effets anti-inflammatoires, diurétiques et apaisants. Dans l’Antiquité grecque, Homère évoque le poirier dans l’Odyssée, présentant les fruits comme un cadeau des dieux. À cette époque, on consommait les poires uniquement cuites, car elles étaient indigestes crues.

À partir de la Renaissance, surtout sous Louis XIV, les agriculteurs ont travaillé l’hybridation et la sélection intensive. Ils ont ainsi obtenu des variétés savoureuses, bonnes à manger crues. Sous l’Ancien Régime, les poires constituaient un fruit de prestige, réservé à la noblesse et à la bourgeoisie. Les classes populaires se contentaient de pommes. Cette différence sociale a disparu après la Révolution française.